En raison de l’épidémie de Covid-19, les musées ont fermé leurs portes. Malgré cette crise sanitaire, la plupart des institutions culturelles ont déployé de multiples outils pour rendre leur collection accessible à distance. Ainsi, de chez nous, il a été possible de visiter de nombreux lieux culturels. De nouvelles pratiques ont alors émergé durant le confinement qui perdureront peut-être, qui sait ?

Plusieurs tendances ont vu le jour dans les musées suite au confinement. Parmi elles, nous constatons que les contenus partagés sont plus ludiques avec des jeux ou des quiz et que le public est de plus en plus invité à participer par le biais de travaux manuels ou de concours photo. Les lieux de culture cherchent à casser l’image poussiéreuse du musée et à démystifier l’institution et son fonctionnement (avec la présentation des coulisses et des personnels).
Des contenus originaux et ludiques
Les musées cherchent de nouveaux contenus, créatifs, pour occuper le public à distance. Le numérique permet, en temps normal, de préparer la visite mais aussi de la compléter par la suite. Comme pendant le confinement les visiteurs étaient à la recherche de loisirs, les musées ont répondu à cette demande en proposant de nombreuses activités à distance comme des jeux, des quiz, des coloriages, etc. Les amateurs de jeux vidéo étaient aussi invités à découvrir les collections des musées, comme par exemple via le jeu Animal Crossing au Museum d’Angers. Ce mode de visite rejoint le principe des serious game où l’on apprend en s’amusant. Sur le même modèle des serious games, les quiz ont aussi été adoptés par nombreuses institutions comme le musée de Cluny. Ce dernier utilisait Twitter pour proposer des quiz à son public.
Le détournement de l’objet muséal par la participation du public
Le confinement a conduit à une valorisation des créations et des photographies réalisées à partir d’œuvres d’art par les visiteurs des musées. En effet, les institutions se positionnent comme “collecteur de souvenirs”. Au-delà du souvenir, la photographie est devenue aussi le terrain de jeu des créatifs. Beaucoup d’usagers ont répondu à des défis sur les réseaux sociaux pour détourner l’objet muséal. Par exemple, beaucoup de personnes ont cherché à reproduire une œuvre d’art en se photographiant. Certains musées ont pris eux-même cette initiative en détournant des objets de leurs collections. Ce fut le cas du musée Fabre de Montpellier qui réalisa des mèmes pour sensibiliser ses abonnés sur les réseaux sociaux. Cette créativité permet une appropriation des images et des contenus et offre un terrain de jeu et d’expression pour le public.
La démystification de l’institution muséale
Pendant le confinement, la démystification est passée par la valorisation des activités du musée, souvent inconnues pour le public. On a pu découvrir les “coulisses du musées” en assistant à des visites du lieu avec le directeur ou le conservateur en chef. Ce fut le cas avec les rendez-vous quotidiens proposés par le CLIC France durant le déconfinement : “1 jour, 1 une visite privée”. Ce concept a permis la visite de nombreux lieux à distance en compagnie de leur personnel tout en montrant des œuvres inoubliables et des lieux inaccessibles habituellement. Cette méthode permet de mettre des visages sur le personnel des institutions. Démystifier c’est aussi faire participer le public comme l’a fait le musée du Pont-Aven. Ce dernier a demandé aux visiteurs les œuvres qu’ils souhaiteraient voir à la prochaine exposition.
Durant cette période de confinement, les musées n’ont jamais été autant actifs sur Internet en proposant de nouvelles façons de visiter. Cette situation inédite a permis à ses institutions de développer de nouvelles pratiques de communication, de diffusion, de créativité. Est-ce qu’elles vont perdurer ? Ce qui est certain c’est que les musées se sont rapidement adaptés à cette situation et ont su rebondir en montrant que la technologie et l’art se complètent parfaitement.
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