A l’occasion du 75e anniversaire de la Libération de Paris, Le musée de la Libération Leclerc Moulin a ouvert ses portes le 25 août 2019. Il propose une médiation innovante alliant numérique et pédagogie, dont une expérience de réalité mixte.

Un nouvel emplacement pour le musée de la Libération
Le nouveau Musée de la Libération de Paris – Musée du général Leclerc – Musée Jean Moulin propose de découvrir une page majeure de l’histoire avec une visite agrémentée autour de deux figures héroïques de la Seconde Guerre mondiale : Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin.
Le musée a déménagé puisqu’il ne se situe plus à proximité de la gare Montparnasse mais place Denfert-Rochereau, un lieu plus visible et accessible au public.
Des outils de médiation innovants
Au fil du parcours de visite, il est possible de découvrir plus de 300 objets, documents originaux, photographies, vidéos, témoignages au sujet de la résistance, des combats, de la répression, de la clandestinité, de la liberté retrouvée. Pédagogique, la scénographie, imaginée par Marianne Klapisch (agence Klapisch-Claisse), « donne corps et émotion à l’histoire ». Elle met en valeur différentes thématiques grâce au numérique avec notamment de nombreux écrans et des cartes interactives. Paris Musée explique d’ailleurs que : « Plusieurs temps forts numériques ont été imaginés, pensés comme de véritables dispositifs de médiation, afin d’accompagner le public dans sa visite. Audiovisuels, cartes interactives ou récits cartographiques rythment ainsi le parcours et enrichissent la découverte de ce moment charnière de l’histoire ».
« Ces contenus audiovisuels permettent de donner vie à ceux qui font l’histoire de la Libération ». Ils sont composés d’archives provenant de l’Institut National de l’Audiovisuel, d’archives Gaumont-Pathé ou d’archives américaines (National Archives and Records Administration).

Parmi ces dispositifs, nous retrouvons :
- De nombreux écrans
- Une carte animée retraçant les trajectoires empruntées par les familles sur les routes de France pour fuir face aux allemands.
- Un dispositif composé de 24 écrans symbolisant la France relevée : il fait référence à l’installation sur l’Exode de 1940. Nous pouvons également trouver un montage multi-écrans sur le défilé du 26 août 1944.
- Plusieurs cartes interactives permettant aux visiteurs de localiser et de contextualiser les thématiques du musée. Trois contenus sont disponibles dans les cartes : lieux, récits ou biographies.
- Une application mobile, développée par Smartapps, accompagne le visiteur tout le long de sa visite : elle propose deux parcours en fonction du temps de visite, soit une heure, soit 30 minutes (pour voir les indispensables), ainsi qu’un parcours pour les enfants. Une géolocalisation est également possible afin de se repérer dans le musée. Elle est en téléchargement gratuit sur Google Play et l’Appstore.
Une expérience de réalité mixte au cœur d’un abri de défense
Au sous-sol, les visiteurs peuvent découvrir le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy, chef des FFI (Forces Françaises de l’intérieur) d’Ile de France. Il a été construit en 1938 par la municipalité en prévision de bombardements et d’attaques au gaz. Finalement, il a servi à piloter les opérations pendant la bataille de Paris du 18 au 25 août 1944.

Le poste de commandement se visite via une expérience de réalité mixte pour proposer une immersion plus totale. A l’aide de lunettes Hololens de Microsoft, le visiteur se glisse dans la peau d’un journaliste qui travaillait au poste de commandement. Une visite est alors effectuée par Jean -résistant virtuel des FFI- pendant 25 minutes. Ainsi, au sein des pièces remeublées, se trouvent des personnages virtuels tels que le Colonel et Cécile Tanguy. L’immersion se veut ludique et pédagogique et offre la possibilité d’interagir virtuellement avec des personnes qui ont “fait l’histoire” et d’en apprendre plus sur cette période cruciale .« L’interactivité avec le visiteur n’a jamais été égalée puisque la qualité technologique de la réalité mixte permet d’activer des interactions avec les personnages virtuels en fonction du mouvement de la rétine du visiteur », indique Paris Musées.

L’expérience est disponible sur inscription. Intitulée « Insurrection 1944 », elle a été développée par la start-up Realcast.
Mon avis
En proposant des outils de médiation innovants, le musée de Libération de Paris fait peau neuve et rentre dans l’ère numérique. Avec son expérience immersive, il s’agit du premier musée à proposer une expérience de réalité mixte. Comme l’explique parfaitement le magazine Les Inrocks : « avec cette expérience en réalité augmentée, la nouvelle version du musée a su faire une place de choix au numérique, qui apporte indéniablement une plus-value à la visite. Son parcours savamment orchestré mène le visiteur jusqu’au cœur de la semaine de La libération ». A tester sans attendre !
Sources