Depuis le 22 janvier 2019, les 70 mètres de la tapisserie de Bayeux constituent un fichier numérique de 10 gigaoctets. Destiné aux chercheurs et au futur musée, il a été le fruit d’un travail de trois ans. Retour sur ce projet.

La tapisserie de Bayeux
Pour rappel, la tapisserie de Bayeux est l’une des plus célèbres broderies de l’histoire. Mesurant 70 mètres de longueur, elle raconte la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant et se termine sur la bataille d’Hastings de 1066. Elle a été réalisée au XIᵉ siècle et est inscrite depuis 2007 au registre « Mémoire du monde » par l’UNESCO.
Le projet SIDS, un projet de conservation du patrimoine
Le projet Système d’information documentaire spatialisé ou SIDS a vu le jour il y a trois ans et devait cartographier en haute résolution la tapisserie de Bayeux. L’objectif est de fournir un outil accessible à la communauté scientifique internationale et préparer la mise en œuvre du futur musée de la célèbre tapisserie.

Antoine Verney, conservateur du musée de la Tapisserie de Bayeux, explique que « Les études scientifiques qui vont pouvoir être conduites grâce au SIDS permettront, à terme, de développer une version grand public dans le cadre de la future muséographie. La grande question autour de la Tapisserie, c’est : qu’est-ce qui est original ? Quelles ont été les modifications de l’œuvre depuis ? On pourrait bâtir virtuellement une couche de l’œuvre dont on ôterait tout ce qui n’est pas du XIe siècle ».
Vous pouvez voir un extrait du fichier numérique dans le reportage de France 3 ci-dessous. Ce sont en tout 86 clichés de haute résolution qui ont permis de constituer cette version digitale de l’œuvre. Ils ont été pris en 2017 par la Fabrique des patrimoines en Normandie et ont été assemblés par un logiciel mis en place par l’Université de Caen.
Mon avis
Avoir une copie de la tapisserie de Bayeux permet à la fois de conserver l’œuvre mais aussi de la rendre accessible auprès des chercheurs. Pour Loïc Jamin, maire adjoint de Bayeux, « cet outil sert la compréhension de l’œuvre et nos connaissances sur sa conservation, dans le cadre du redéploiement du futur musée ». Il sera possible pour les scientifiques de zoomer sur la tapisserie pour en observer les moindres détails mais aussi de partager leurs analyses.
Pour le moment, cette version numérique de la tapisserie n’est accessible qu’aux chercheurs mais par la suite elle sera aussi disponible auprès du grand public lors de l’ouverture du nouveau musée en 2024 ou 2025. Le projet de rénovation du musée actuel prévoit la construction d’une nouvelle salle d’exposition permettant de contempler l’oeuvre en un seul regard. A suivre !
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