Lors du SITEM (Salon International des Musées, des Lieux de Culture et de Tourisme), en janvier 2018, j’ai découvert la société Artify, spécialisée dans la mise en valeur de l’art via des écrins digitaux et des œuvres numérisées. Rencontre avec les deux fondateurs de la société, Simon Cau, directeur artistique, et Christophe Roux, CEO.
Comment a été créé Artify ?
L’entreprise Artify est issue de la rencontre de Simon Cau et de Christophe Roux, apportant chacun un regard différent sur l’art et la technologie. Ces deux anciens élèves d’école de commerce ont eu l’idée de s’associer pour mettre en place Artify, entreprise spécialisée dans la mise en valeur de l’art via des tableaux numériques. “Nous nous sommes inscrits en 2016 au programme Idenergie de Laval Mayenne Technopole qui accompagne les porteurs de projet” m’a expliqué Simon Cau. “En décembre 2016, nous sommes devenus lauréats, ce qui nous a conforté dans notre projet”. C’est à partir de 2017 que la conception technique de leur solution voit véritablement le jour. Une fois le prototype réalisé, ils l’ont testé de juillet à décembre 2017, notamment à l’Office du Tourisme de Deauville et à la Société Générale à Paris, mais également lors de salons professionnels tels que le Forum Entreprendre dans la Culture, le salon BPI Innogeneration ou encore le Salon Heavent. Forts de l’engouement, ils se sont alors lancés en créant Artify.
Depuis qu’ils se sont lancés dans leur aventure, les deux associés ont mis en avant leur produit, un écran numérique servant à mettre en valeur des œuvres d’art. Aujourd’hui, ils parlent “d’écrin digital” et “d’objet connecté dédié à l’art”. Explication de ce produit.
“On conçoit des écrins digitaux servant à diffuser des œuvres numérisées” m’explique Simon Cau. “Ils servent à révéler l’art de manière digitale”. Effectivement “l’écrin digital” est constitué d’un écran HD 4K. A propos de l’écran, il ajoute “qu’il a la particularité d’être mat, ce qui fait qu’aucun reflet n’est visible. Une rencontre plus directe avec l’œuvre est alors possible”. Entouré d’un cadre réel, réalisable sur mesure, l’écran ressemble volontairement à un tableau de loin, il est disponible en plusieurs tailles (49, 55, 65, 75 ou 98 pouces). “L’œuvre n’est pas diffusée en plein écran car nous voulons conserver son intégrité”.
“Le nom “d’écrin” n’est pas un hasard”, m’indique Christophe Roux, “il signifie que l’art est présenté dans un écrin, ce n’est pas un prétexte”. Ainsi, les tableaux numériques sont utilisés seulement pour diffuser des œuvres numérisés et rien d’autre, ils sont dédiés uniquement à l’art. Par ailleurs, Christophe Roux résume bien son objectif : “mettre la technologie au service de l’art”.

Ecrin numérique d’Artify ©CassianaSarrazin
Comment fonctionne “l’écrin digital” ?
Il est connecté à un cloud sur lequel Artify intervient quasiment instantanément. Par exemple, si un client souhaite modifier la collection disponible via l’écrin, Artify pourra alors directement effectuer les modifications dans le cloud afin de lui proposer de nouvelles toiles.
Il est également possible de contrôler l’écran avec une application mobile et tablette, qui est indissociable de l’écran. Elle sert à la fois de cartel digital et de télécommande. “Elle apporte des contenus sur les œuvres, les artistes, les mouvements artistiques et un lien vers le musée ou la galerie d’art” explique Simon Cau en me montrant l’application.
Quel est le modèle économique d’Artify ?
Artify propose des formules d’abonnement qui permettent à ses clients de louer des œuvres numérisées. Ces derniers accèdent à une collection réalisée sur mesure pour eux. Ainsi, la force d’Artify, comme l’indique Simon Cau, est “de proposer une offre adaptée selon les besoins de chaque client”. Les formules d’abonnement comprennent les “écrins digitaux” et leur installation, la curation sur mesure et la gestion des droits d’auteur dans le cadre d’un engagement minimal d’un an.
Christophe Roux me fait part d’une exception : l’événementiel. Dans ce cas pas de formule d’abonnement mais un tarif défini sur mesure selon les besoins du client. “Il dépend du nombre d’œuvres, de la taille des écrans et de la durée”.
A qui sont destinés les “écrins digitaux” ?
“Nous travaillons avec trois types d’entreprises”, explique Simon Cau. “Celles issues des services tertiaires, les professionnels du tourisme de prestige comme les restaurants gastronomiques, et les collectivités territoriales. On répond à leur demande en décoration et on fait vivre leurs locaux, on assure aussi une communication avec un engagement artistique, et on leur offre un moyen de partage avec leur public ou leurs collaborateurs”. Ainsi, les clients d’Artify peuvent se servir de l’écrin digital aussi bien pour exposer des œuvres lors d’un séminaire que lors d’une exposition.
Les musées peuvent aussi être des clients potentiels d’Artify en utilisant par exemple le tableau numérique pour exposer des œuvres en réserve ou non disponibles. “Nous ne voulons pas remplacer l’œuvre réelle, nous sommes complémentaires”, souligne Christophe Roux.
Comment alimentez-vous votre collection d’œuvres numérisées ?
“Grâce à des partenariats avec des musées et des galeries d’art” me répond Christophe Roux. “Nous leur permettons de diffuser leurs collections, d’assurer leur visibilité et d’attirer de nouveaux publics dans leur établissement”. En effet, tout est fait pour que les visiteurs se rendent dans le musée ou la galerie propriétaire de l’œuvre grâce à l’application Artify : “on sait où se trouve le tableau, on a le lien du site du musée et google maps qui s’affiche directement”. D’ailleurs, Artify part du principe de ne pas faire payer les partenaires pour diffuser leurs œuvres, mais même de les rémunérer, puisqu’ils leur reversent une partie de l’abonnement. “Pour nous, c’est une façon de couvrir les droits d’auteur et de diffusion”, m’explique Christophe Roux. “On se place comme la SACEM des œuvres numérisées”. Pour rappel, la SACEM correspond à la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique et a comme mission principale la gestion des droits d’auteur.
De nouveaux projets en cours de développement
Les deux associés d’Artify m’ont indiqué vouloir toujours garder comme produit de base “l’écrin digital” et d’y ajouter des améliorations. Par exemple, au SITEM, j’ai pu tester le tableau numérique alliant une expérience sonore. Ce fut très intéressant, puisque grâce au son, nous prenons plus le temps d’observer l’œuvre. “Pour ce projet, nous avons établi un partenariat avec Faune Immersive, société spécialisée dans le son 3D” explique Christophe Roux. Les deux entrepreneurs ne comptent pas s’arrêter là puisqu’ils envisagent notamment d’élargir leurs solutions numériques aux sculptures. A suivre !
“Nos valeurs correspondent à l’écoute, la transmission, le respect et l’excellence”. Voilà les mots de Simon Cau qui résument bien les atouts d’Artify.
Prochainement, Artify sera présent au Hacking de l’Hôtel de ville à Paris le 16 mars 2018 ainsi qu’au Laval Virtual du 4 au 8 avril 2018. N’hésitez pas à venir les rencontrer !
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