Rebonsoir après cette petite interruption suite à ces tragiques événements. Si vous vous souvenez bien vendredi dernier, j’ai commencé à vous faire part de l’interview que j’ai eue avec Martin Grandjean, doctorant en histoire contemporaine. Elle portait majoritairement sur le portrait de cet historien et de ses usages des outils numériques en Histoire. La suite de l’interview est disponible et concerne les avantages du numérique en Histoire vues par Martin Grandjean et la place importante des réseaux sociaux.
Les avantages des outils numériques en Histoire
Selon Martin Grandjean, “dans sa propre recherche, le fait de pouvoir pratiquer le “distant reading”, c’est-à-dire le fait de pouvoir se donner la possibilité d’avoir une vision globale autour d’un objet ,a des gros avantages”.
Voici les principaux avantages selon le doctorant :
- Une meilleure compréhension : dans son sujet d’étude, il peut comprendre, au sein d’un réseau d’archives de 3000 documents échangés entre 3000 personnes, quelles personnes écrivent des lettres et à qui. Ainsi, il parvient à analyser où s’inscrivent les documents et le réseau de chaque personne (exemple des lettres de Marie Curie sur lesquelles il a déjà travaillé) ;
- De nombreuses connaissances : cette technique de “distant reading” permet de se replonger dans les fonds d’archives et d’acquérir un grand nombre de connaissances tout en sachant les replacer dans leur contexte
- Une ouverture d’esprit : on a une vision globale sur l’objet qu’on étudie et pas seulement sur l’objet en question.
L’importance des réseaux sociaux dans ses recherches
Selon lui, des outils modifient les pratiques de travail, c’est le cas notamment des réseaux sociaux : “ils ne modifient pas la recherche elle-même mais le contexte de travail.”
Le fait de pouvoir se connecter sur Twitter et d’autres médias sociaux permet :
- D’être au courant de ce qui est publié ;
- D’être au courant des blogs que les autres font ;
- D’être plus réactif par rapport à l’actualité ;
- De voir les colloques qui ont lieu ;
- De s’ouvrir à l’international ;
- De communiquer ;
- De rechercher des informations : ce sont surtout des informations méthodologiques comme un tutoriel pour régler un problème dans ses données par exemple. Il affirme que “les informations qu’on trouve sur les médias sociaux ne sont pas directement liées à la recherche car en histoire les sujets et les objets de recherche sont très variés”.
- De favoriser la socialisation : pour lui, les réseaux sociaux constituent une accélération du dialogue scientifique qui change beaucoup dans la pratique de la recherche. “Pour la socialisation, les réseaux sociaux sont extraordinaires ! Ça permet de rencontrer plein de gens et d’avoir une idée de ce que les gens publient”.
- De mettre en place un réseautage : les contacts qu’on se fait via les réseaux sociaux nous connaissent et vont voir ce qu’on publie. Cela permet d’avoir des critiques et des commentaires, ça nous apporte quelque chose. On peut avoir des invitations à des conférences. Être présent sur les réseaux sociaux l’aide beaucoup : “ Aujourd’hui parce je suis plus présent sur les réseaux sociaux que d’autres doctorants, je suis souvent invité à des conférences, ce n’est pas un but en soi mais simplement un constat”.
Conseil de Martin Grandjean pour construire son e-reputation
Être sur les réseaux sociaux c’est mettre en place son e-reputation. Pour Martin Grandjean, “ce n’est pas un acte volontaire, c’est quelque chose qui se fait tout seul, il ne faut pas faire trop de stratégie”. Son conseil : être soi-même.
La dernière partie de l’interview sera disponible vendredi et traitera de son travail au sein des archives ainsi que l’évolution de ses travaux de recherche grâce aux outils numériques.
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