Dans le cadre de mon intérêt pour le développement des outils numériques dans la culture et en Histoire, j’ai eu l’opportunité d’interviewer Loris Petris, professeur de littérature à l’Université de Neuchâtel. Il a accepté d’échanger avec moi sur l’arrivée du numérique et d’Internet au sein de sa profession. La discussion ayant été longue et enrichissante, je consacrerai trois articles à ce sujet. Voici le premier présentant l’enseignant et son usage du numérique.

Loris Petris lors du « Tchat des Master » organisé par l’Université de Neuchâtel
Qui est Loris Petris ?
Loris Petris est professeur à l’Université de Neuchâtel en Suisse, où il occupe la chaire de langue et civilisation françaises. Sa spécialité d’enseignement et de recherche concerne la littérature et l’histoire des idées à la Renaissance. Ses travaux portent, notamment sur les écrits de Michel de L’Hospital et du cardinal Jean Du Bellay (plus d’informations : édition de la correspondance du cardinal Jean Du Bellay ; édition critique des Carmina de Michel de L’Hospital). Pour les mener à bien, il a aussi eu recours au numérique et à Internet de diverses manières (bases de données, logiciels, recherches en ligne, etc.) même si l’essentiel a été un travail dans les fonds d’archives européens.
Sa vision du numérique
Loris Petris a remarqué les effets du tournant numérique dans son métier dès 2000 avec l’arrivée d’Internet. Au départ, il était assez sceptique face à un usage académique de ces nouveaux outils. Aujourd’hui, il les définit comme des « moyens complémentaires », supplémentaires, qui nous sont donnés et qui sont devenus nécessaires. Pour lui, Internet ne remplace pas un autre outil. Par exemple, il m’a affirmé que « tout historien sait que les sources majeures se trouvent rarement sur Internet ».
Les outils numériques qu’il utilise dans sa profession
- Les traitements de textes (Word) et les tableurs (Excel) pour faire ses bases de données pour ses recherches. Pour s’y retrouver, il se sert du moteur de recherche interne à l’ordinateur.
- Les Power point lors de certains cours à l’université : il précise que ce logiciel est à utiliser avec pertinence et précaution car il peut vite perdre de son utilité et infantiliser le public. Il s’en sert essentiellement pour apporter un « plus », surtout lorsque les images sont nécessaires.
- Les logiciels de bases de données : notamment File Maker qui propose un système de fiches. Son site sur Jean Du Bellay propose ainsi une base de données de toute la correspondance de Jean Du Bellay, qui permet de localiser les sources et les publications.
- Les portails en ligne notamment le site archive.org, et également europeana.eu, qui inclut Gallica.
Il a en général appris à utiliser ces outils sur le tas sauf File Marker et Power point, qu’il a connu dès leur apparition et dont il a traduit en français les manuels d’utilisation.
Grâce à cette mise en contexte, nous pouvons ainsi mieux cerner qui est Loris Petris et son usage du numérique. Je vous propose de lire la suite la semaine prochaine qui traitera des avantages et des inconvénients du numérique du point de vue de l’historien.
Suite de l’article : « Point de vue de Loris Petris sur l’arrivée du numérique dans sa profession d’historien : les avantages et les inconvénients »